L'Indispensable Tristan-Edern Vaquette
(Docteur ès Sciences, Vicomte de Gribeauval, Prince du Bon Goût –
musicien, homme de scène, romancier, pamphlétaire, parfois
également qualifié de « performeur ») sait faire bien
des choses, mais n'est pas dessinateur. Mis au défi par le Projet
Arche de prendre les crayons pour représenter l'animal de son choix,
il s'y applique courageusement et porte son choix sur la Yersinia pestis (c'est à dire le bacille de la peste, une bactérie
génocidaire)...
Dans le texte ci-dessous (extrait d'un email, diffusé avec son autorisation), Vaquette
défend son choix et la validité de son « animal ».
Ami-camarade du Projet Arche,
Je t'avais prévenu, je ne suis pas
dessinateur, du tout, et je te jure la main sur l'intégrale de
Bakounine que je n'en ai pas rajouté dans le côté nul. J'ai même
essayé de faire au mieux.
Reste le choix de l'animal qui peut
être objet de débat.
Le mien est (je précise, je doute que
quiconque puisse le reconnaître) : Yersinia pestis (bacille de la
peste). À la base, ma première idée était de dessiner la peste
rouge mais, après vérification, ça n'existe pas (enfin, si, mais
c'est une métaphore) et, d'après la charte, peste !..., c'est
interdit, je me suis donc rabattu sur la noire.
Alors voilà le débat : est-ce un
animal ? Mon côté scientifique m'a fait un brin creuser la chose et
je dois confesser qu'en 2015, on ne considère plus les bactéries
comme des animaux contrairement au XVIIIème siècle (classification de
Linné) mais comme un « règne » indépendant. Cela étant,
pour le profane (moi par exemple avant de vérifier), il y a trois
règnes : animal, végétal et minéral, eh bon !, une bactérie,
franchement, ce n'est d'évidence ni minéral ni végétal, il reste
donc le sentiment commun que c'est un animal, microscopique certes,
mais animal tout de même.
Et c'est là où mon côté
scientifique d'une rigueur implacable entre en jeu, en l'espèce
(enfin, en règne plutôt...), je t'apporte une preuve irréfutable
et d'une haute tenue intellectuelle : Merlin l'enchanteur, le dessin
animée de Disney.
Merlin et la méchante sorcière font un duel. Là aussi il y a une
charte : seuls les animaux sont admis à l'exception des
mythologiques et autres inventés (oui, oui !, j'ai percé d'où
vient ton inspiration). Bilan, la méchante sorcière triche
(forcément) et se transforme en dragon (interdit, animal qui
n'existe pas) ! Sauf que... Merlin gagne (toujours à la fin) (et ce,
SANS TRICHER !) en se transformant en... microbe ! Dans l'imaginaire
collectif, un microbe (ou une bactérie) est donc un animal non
imaginaire : CQFD.
Voilà pour mon pro domo, j'espère vous avoir convaincu monsieur le juge.
Crevez tous (www.crevez-tous.com) !
— L'IndispensablE ; le 16 août 2015
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